Scream

Un serial killer brillant terrorise la petite ville tranquille où vit Sidney, et notamment son amie de lycée, Casey. Avec la froide détermination d'un prédateur, le tueur utilise son amour des films d'horreur pour semer la panique, piéger ses victimes et déjouer la police. Personne n'est à l'abri, mais tout le monde est suspect...

Dans la pléiade des cinéastes d'épouvante, il en est un qui brille d'un éclat particulièrement sombre: Wes Craven, dont le cerveau a conçu un des pires cauchemars de notre fin de siècle, Freddy, le croquemitaine au visage caramélisé et aux griffes d'acier qui lacère les rêves et le corps tendre des adolescents. Mais ce réalisateur épris d'étrange a créé d'autres films inquiétants, tordus et toujours empreints d'humour noir comme «People under the Stairs». Avec «Scream », Wes Craven signe une nouvelle histoire d'horreur qui s'inscrit dans un brillant exercice de démystification du film d'épouvante tel qu'il s'est développé pendant les années 80, de «Vendredi 13», en «Halloween» - un genre auquel il a allègrement contribué.

La première séquence est un modèle de crescendo dans la terreur, conduit avec un minimum d'accessoires. Seule chez elle, une jeune fille se prépare à une soirée vidéo avec pop-corn quand le téléphone sonne. L'hypothèse du faux numéro cède rapidement place à un jeu de chat et de souris: le chat est dehors, quelque part dans la nuit, qui observe la jeune fille. Il propose un quiz: trois questions sur le cinéma d'épouvante. On répond juste ou on finit les tripes à l'air. Dans la cuisine, le pop-corn brûle. La fille hurle. Avec une volupté de satrape, avec un sourire de chat fou, le réalisateur tue sa vedette (Drew Barrymore) quelques minutes après le générique, comme Hitchcock sacrifiait Janet Leigh au premier tiers de «Psychose».

Commence la routine du film d'horreur. Une petite ville de rêve, comme celle de «Blue Velvet». Un serial killer, déguisé en fantôme (son masque est un croisement grotesque du «Cri» de Munch et de Casper) spécialisé dans l'étripage d'adolescent. Une série de personnages cocasses ou grotesques, petit flic débile, journaliste carriériste, plus quelques beaux spécimens de crétinisme pubère. Remarquablement construit, le scénario brouille les pistes, fait de chaque personnage un suspect. Et si Craven accumule en virtuose les rebondissements et les péripéties, telle cette caméra cachée qui retransmet les images avec quelques secondes de décalage, il ne cesse de cultiver le second degré. On n'a jamais vu un tueur masqué se prendre autant de portes dans la figure. Le cinéaste multiplie les citations, pousse l'ironie jusqu'à l'autocitation: une fille décrète que le premier «Freddy», c'est-à-dire celui réalisé par Craven lui-même, était bien, les autres nuls. D'ailleurs, Freddy apparaît brièvement sous les oripeaux d'un brave concierge.

Certes, le final succombe à la tentation gore. Mais «Scream » s'impose comme un précis amusé du film d'épouvante. Entre deux bains de sang, les teenagers dissertent sur les trois règles à observer quand on est plongé dans cet univers codifié et puritain:

1) éviter le sexe, car seuls les puceaux sont épargnés;

2) pas de drogue ni d'alcool;

3) ne jamais dire «je reviens tout de suite», car c'est un «véritable appel au meurtre».

Enfin, Wes Craven torpille les moralistes de tous crins, ceux qui tiennent le cinéma responsable de la violence du monde, en répétant ce credo provocateur: «Les films ne font pas les psychotiques, ils les rendent plus créatifs.» Il est rare que l'accord subtil du rire et de la peur soit aussi pleinement atteint.

Scream (crier, hurler), c'est ce qui risque de vous arriver en allant voir le dernier film de Wes Craven ("Nightmare on Elm street", "People under the stairs", "Wes Craven's new Nightmare").Un bon film d'horreur comme sait si bien le faire ce génial réalisateur de 57 ans : cris, humour, gore, jolies filles dans la fleur de l'âge et surtout autodérision forment un cocktail explosif.

Le film est un clin d'oeil ironique mais amoureux au cinéma du genre. En effet, le serial killer (le what?) s'exécute au rythme des scénarios de films devenus des classiques comme "Halloween" ou "Vendredi 13".
L'hémoglobine coule à flot et la télévision à sensation des voyeurs en mal de vivre est mise à mal, devenant le témoin privilégié de ces actes de barbarie.

Si nous devions retenir qu'une scène du film, ce serait sans aucun doute celle où Drew Barrymore, l'ex-petite fille (devenue grande et bien jolie) innocente et immaculée du film de Spielberg, "E.T.", se fait sauvagement massacrer.
Le rêve est donc brisé et c'est au scénariste Kevin Williamson que l'on doit ce méfait, ce que regrette Wes Craven : "Dans ce genre, on ne doit pas toujours être amusant, on doit aussi montrer cette réalité brutale : l'innocence assassinée (...) Je me suis forcé de la raconter de manière graphique, et ce n'est pas drôle du tout ".

Scream est donc le film à ne pas rater sous peine de passer à côté d'un bon moment de frisson. Malheureusement et comme souvent de nombreuses scènes (six au total) ont été censurées, mais on aura le plaisir de découvrir prochainement sur vidéodisque, une version qui ne l'est pas.
Quoi?...Coupée ;-)

Vous pouvez acceder à la biographie des acteurs présents dans Scream .

BIOGRAPHIE

 Neve Cambell dans le rôle de Sydney prescott

 Rose McGowandans le rôle de Tatum Riley

 Drew Barrymore dans le rôle de Casey Becker

David Arquette dans le rôle de Dewey Riley

Matthew Llilard dans le rôle de Stuart Dudley

Skeet Ulrich dans le rôle de Billy Loomis

Jamie Kennedy dans le rôle de Randy Meeks

et Courteney Cox dans le rôle de Gale Weathers

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